Itinéraire
- Communes: Entraque
- Départ: Aire aménagée du Lac de la Rovina (1545m)
- Altitude départ: 1545
- Altitude max: 2030
- Dénivelé cumulé: +/- 500
- Distance: 10 km
- Temps: 4h00
- Difficulté: Moyenne
Références externes (randonnée avec même parcours ou similaires): Rando Marittime-Mercantour
Le village de Vernante et la vallée Vermenagna
Cela faisait longtemps que je voulais faire quelques randonnées dans la partie italienne des Alpes Maritimes. Parmi les nombreuses randonnées que j’ai faites en France dans le Mercantour, certaines m’ont amené sur des cols ou des sommets à la frontière avec l’Italie, mais à part quelque passage en territoire italien, je peux dire que je ne connais pas vraiment le “Parco naturale delle Alpi Marittime” qui est situé au-delà de la frontière.
Cet été, j’ai donc décidé de passer quelques jours en Italie et j’ai choisi, comme “camp de base” pour mes aventures, la petite ville de Vernante, qui se trouve dans le Piémont italien à seulement quelques kilomètres de la station de ski de Limone. Vernante est un village très caractéristique, qui a été surnommée “le village de Pinocchio” parce-que chaque maison et monument de la ville rend hommage au petit pantin de bois avec des fresques murales partout. Il mérite sûrement une visite.
Le saviez-vous : Vernante, le village de Pinocchio
A Vernante petite ville du Piémont italien, vous ne pouvez pas échapper à Pinocchio. Le pantin inventé en 1883 par l’écrivain Carlo Collodi est à chaque coin de rue.
Tout a commencé en 1989 : le facteur du petit village italien, Bruno Carletto a voulu rendre hommage à l’illustrateur local Attilio Mussino, qui le premier, a imaginé Pinocchio. Il fit ensuite pendant trente-cinq ans des versions différentes du livre de Carlo Collodi. Bruno Carletto, à l’époque en activité, a commencé à peindre des fresques sur le petit menteur, et tout un village a joué le jeu. [Source: Francetvinfo.fr]
Vernante et Limone sont situées, les deux, dans la vallée Vermenagna, qui commence depuis le Col de Tende et s’étend sur environ 20 km en direction de la plaine du fleuve Pô. À l’ouest de la vallée Vermenagna il y a la vallée du Gesso, où se trouve le village d’Entracque et aussi le point de départ de ma randonnée: le lac de la Rovina.
Le lac de la Rovina
C’est le 15 Août, nous partons de Vernante en direction d’Entracque à environ 30 minutes de route. Avant le village d’Entracque on tourne à droite en direction de San Giacomo. Nous passons le barrage de la Piastra et nous continuons sur la petite route qui amène au vallon de la Rovina et au lac du même nom.
Le lac de la Rovina est un lac utilisé comme lieu de camping et de pêche. L’accès au lac et au parking sont payant, mais le prix pour le parking d’une voiture est bas: il coûte environ 3 euros pour toute la journée.
Il y a beaucoup de personnes qui sont venues pour passer une belle journée avec les amis ou la famille. Certaines pensent à préparer les barbecues, d’autres sont là pour la pèche et des autres, comme nous, se préparent pour partir en randonnée en direction du refuge Genova Figari.
Le sentier commence à gauche du petit bâtiment situé à l’extrémité sud de la zone aménagée du Lac de la Rovina (1545 m). En levant les yeux, on voit clairement le barrage du Chiotas, qui nous indique la direction de notre randonnée.
Pour faire la montée qui mène au barrage du Chiotas et au refuge, il y a deux possibilités: un sentier plus court et plus direct qui monte avec des lacets raides, et un sentier plus long qui suit la rive du lac de la Rovina pour ensuite grimper plus doucement. Nous décidons de monter par le sentier le plus court et raide et laisser l’autre pour le retour.
Après une série de lacets, qui passent entre la végétation et les roches, nous rencontrons un bouquetin qui mange tranquille auprès du sentier. Le temps de prendre quelques photos avant de continuer à monter parmi des randonneurs un peu fatigués. En regardant en arrière, on voit le lac de la Rovina en toute son ampleur. En bas, les voitures, les tables, les personnes, se mélangent au paysage et ressemblent des petites fourmis réunis autour du lac.
Le barrage du Chiotas
Une dernière série de lacets annoncent l’arrivée sur la route en terre battue, utilisé à l’époque par l’ENEL (la société nationale italienne d’électricité) lors des travaux de construction du barrage. On continue vers la droite et on arrive vite à la route goudronnée de service au barrage qu’il faut suivre jusqu’à la balise indiquant le début du chemin qui mène en direction du refuge Genova-Figari.
Le sentier passe devant le barrage. Nous nous arrêtons un instant pour admirer ce travail de génie civil: le barrage du Chiotas. Le barrage supérieur du Chiotas avec le lac de la Rovina et le barrage inférieur de la Piastra, constituent la centrale hydroélectrique d’Entracque, le plus puissant ensemble hydroélectrique italien.
Le saviez-vous: la centrale d’Entracque
La centrale hydroélectrique d’Entracque a été nommée en 1999 par Luigi Einaudi, premier président élu de la République italienne.
Construit entre 1969 et 1982, année de sa mise en service, la centrale est entièrement creusée dans la roche. C’est la plus grande centrale hydroélectrique italienne et, au moment de son achèvement, c’était la plus grande du genre en Europe.
Pour son fonctionnement, il exploite les trois réservoirs, dont deux artificiels, le Chiotas, le Piastra et le Rovina. Il s’agit en fait d’une “station de pompage”, qui ne rejette pas l’eau utilisée pour la production d’énergie, mais la maintient en circulation en exploitant les réservoirs. Pendant la nuit, la centrale consomme de l’électricité pour pomper l’eau accumulée dans le bassin de la Piastra, pendant le cycle de production, à nouveau dans le bassin du Chiotas .
Pour en savoir plus.
Nous continuos sur le chemin de terre battue qui longe le réservoir d’eau du Chiotas. Une superbe vue s’ouvre devant nous: les montagnes et le refuge Genova Figari sur la rive opposée.
Le refuge Genova Figari et le lac Brocan
Nous continuons le chemin jusqu’au refuge. Le refuge de Genova Figari fut le premier refuge de montagne dans le parc Alpi Marittime.
Nous faisons une courte pause au refuge pour profiter de la superbe vue sur le lac et prendre quelques photos
Après le refuge, le chemin continue vers un lac d’origine glaciaire: le lac Brocan. Nous décidons de continuer à marcher le long du lac avec l’intention de trouver un endroit agréable pour manger et se reposer.
En continuant après le lac, le chemin monte jusqu’au col de la Ruine (Colle della Rovina) qui se trouve à la frontière avec la France. Si on passe ce col et on continue sur le versant français, on arrive au refuge de la Cougourde: refuge très bien connu par les randonneurs du Mercantour.
Nous nous arrêtons à la fin du lac Brocan, sur une zone herbeuse. Pendant notre pause, deux chamois, qui jusque-là ignoraient notre présence, descendent les pentes des montagnes in direction du lac. Je prends rapidement mon appareil photo, en faisant moins de bruit possible, et j’arrive à prendre quelques clichés avant qu’ils s’aperçoivent de notre présence et qu’ils disparaissent en changeant de direction.
Le soleil est parfois caché par les nuages venant du côté français, et nous commençons à sentir le vent froid venant des montagnes. Nous décidons donc de terminer notre pause pour rebrousser chemin.
Le retour
Après avoir passé le refuge, je me retourne en arrière pour admirer à nouveau le paysage magnifique que nous laissons derrière nous.
Nous continuons sur le chemin et, après le barrage du Chiotas, à la bifurcation pour descendre au lac de la Rovina, au lieu de prendre le chemin de l’allée nous continuons sur le chemin de droite moins raide.
Les nuages, de plus en plus nombreuses, semblent nous suivre et le soleil fatigue à passer à travers leur couches blanches et grises. Le peu de rayons qui arrivent à passer créent un jeu de lumière sur les pentes herbeuses et un paysage presque mystique… je me retourne en arrière pour m’imprégner de ce magnifique point de vue. Je ressens un sentiment d’admiration pour ce que la nature nous offre si on est capable de juste nous arrêter et observer.
La descente, un peu plus longue avec cette variante, mais plus douce, nous amène enfin au point d’arrivée et à la fin de cette belle randonnée.
Nous retrouvons en bas ce que nous avions laissé au départ: les voitures, les gens qui boivent et qui mangent autour de leurs barbecues, les enfants qui gloussent, les pêcheurs… Peut-être qu’ils ignorent que quelques centaines de mètres plus haut, il y a tout un monde à découvrir.